Samedi 26 avril, il est 9h 30mn sur l’avenue de la République à hauteur de la Cathédrale de Dakar. Le centre ville qui d’habitude vibre au rythme du bruit des moteurs de voiture et des klaxons est très calme ce samedi matin. Seulement le bruit de quelques voitures qui passent se laisse entendre. Sur le côté gauche de la clôture de l’église, en face de l’institution Sainte Jeanne d’Arc, se trouve un groupe d’hommes. Les uns handicapés, les autres sans infirmité, du moins sans infirmité visible. Ils sont au nombre de neuf. Les cinq sont allongés sous des couvertures grises pour la plupart, recroquevillés sur eux-mêmes. Les quatre autres sont assis, adossés au mur, entrain de discuter. Ils étaient tous sur des cartons étalés qui leur servaient de matelas. Tout autour d’eux, il ya des seaux, un balai des ustensiles de cuisine (bols, plats, marmites) qui trainent par-ci et par là, des bouteilles d’eaux, des sacs, des fourneaux…. Sur les grilles de la clôture, sont accrochés quelques habits. Il est aussi à noter que les lieux ne sentent pas la rose. Une odeur nauséabonde se dégage de cet endroit peu hygiénique. En face du mur délabré de l’église où ils sont adossés, il ya un arbre tout autour duquel, des chaises roulantes dont des usées sont rangées. A côté de ces chaises roulantes, sont éparpillées des béquilles et des roues usées. Quelques minutes après notre arrivée sur les lieux, un parmi ceux qui dorment vient de se réveiller. C’est un lépreux, il a l’air d’avoir la cinquantaine. Sous nos yeux, il se déplace à l’appui de ses mains et de ses jambes amputées et juste sur le pied de l’arbre, il prend une bouteille d’eau pour se laver le visage. Aussitôt après, il rejoint le groupe des quatre autres qui discutaient. Ils se saluent et se demandent vice versa comment s’est passé la nuit. Lorsque nous avons voulu en savoir plus sur leur présence sur ce lieu l’un d’entre, un handicapé à moitié recouvert et vêtu d’un tee-shirt jaune, du nom de Pathé déclare : « C’est un lieu de rendez-vous pour certains car ils ont des foyers. Ils se retrouvent ici la nuit. Mais pour d’autres c’est par faute de moyens ; moi cela fait plus de vingt ans que je suis ici, j’ai une maison à Fass Mbao et ma femme et mes deux enfants y sont. Le jour je mendie mais je travaille chaque soir comme gardien au café de Rome (restaurant qui se trouve sur l’avenue de lé république à 100m de la Cathédrale) et c’est pendant les week-end que je rentre chez moi ». Ces personnes dans le désespoir passent leur journée ici, les yeux rivés sur les passants dans l’attente d’une âme charitable. Ils déplorent à l’unanimité le fait que le gouvernement ne leur vienne en aide « Dieu sait combien les autorités connaissent nos conditions de vie mais elles ne nous viennent jamais en aide. Pourtant le cortège présidentiel passe chaque jour devant nous » martèle pape diop, un autre handicapé la quarantaine bien sonnée. Pendant qu’il parlait, le reste du groupe acquiesçait en hochant la tête, un autre monsieur lui emboite le pas et ajoute : « De plus à plusieurs reprise, ils (les autorités) nous ont demandé de quitter les lieux parce que ce nous ne donnons pas une bonne image de la capitale et du centre ville de surcroit ». Ces individus en quête de pitance et de braise, se résignent à leur sort et s’en remettent à la volonté divine « Nous n’avons aucun espoir, seul dieu peut nous sortir de notre situation » lâche le plus âgé d’entre eux désespérément. Un phénomène déplorable qui doit être pris à bras le corps par les autorités étatiques parce que l’insécurité et le banditisme gagnent du terrain, d’autant plus que des personnes désorientées qui n’ont plus de repère vivent aussi dans la rue et sont prêts à tout pour assurer leur survie
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